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Altawabi's blog
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  • "Comme c'est triste de croire qu'on va être compris..." De bavardages inutiles en réflexions sans grand intérêt, en passant par les coups de blues... Des mots, de quoi tenter de se faire comprendre, mais sans grands espoirs...
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22 juin 2006

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"Tous ces p'tits moments magiques
De notre existance
Qu'on met dans dans sacs plastique
Puis qu'on balance..."

On avance, on avance, on avance...
Tous ces p'tits moments magiques de notre existance...
Pourquoi les mettre dans des sacs plastique ? Pourquoi les balancer ?
Moua, les miens, je veux les ranger précieusement dans une boîte à trésors, et les garder toujours, toujours !
En fait, plutôt qu'une boîte, c'est un peu comme un ciel, un ciel imaginaire ; le mien, mon ciel à moi, un ciel de nuit, mais beau, beau, avec mes constellations à moi, dessinées au fil de ma vie... Tous ces luminaires - Ah ! tous ces luminaires... Le Créateur, ici, c'est moi, moi seule ; et ils brillent, vous savez, ils brillent ! Fort... Et pour toujours... toujours...
Souvent, ils ont d'abord été là, ces luminaires, les miens, ils étaient là, sur terre, bien réels, bien là, beaux ! Toucher une étoile du bout des doigts ! Une étoile... Frôler sa lumière, la brûlure... le feu...
Et puis l'étoile se meurt. Un cadavre au coin de chaque rue. Un cadavre dans l'ombre, la nuit noire de la solitude, les pleurs du soir, du noir, dormir, il ne reste que dormir, fuir, fuir dans le sommeil les cadavres au coin de chaque rue. Ou alors parler, parler jusqu'à les maudire, hurler parfois dans la nuit, je voudrais le tuer, je le tuerai. Parfois je le fais. Je lui enfonce un poignard dans le coeur. Mais ça ne saigne pas, non. Il est simplement mort. Parfois je le fais, je me vois le faire. Il ne reste que des cadavres, morts, pourris d'avoir trop brillé, trop été là, trop irréels pour avoir le droit d'être réels, trop réels pour durer. Pourris d'avoir trop attendu. Pourris d'êtres venu là, jusqu'à moi, tellement qu'il n'y avait plus rien d'autre derrière. Morts dans mes bras, parce que je les serrais trop fort, parce que je les aimais trop, parce que j'ai trop voulu y croire ou pas assez, que sais-je encore. Cadavres noyés dans mes larmes, cadavres qui m'ont tuée. La mort, le sommeil.
Et puis des cendres renait la lumière. Les cadavres, dans ma nuit, peu à peu s'envolent. Je les vois qui s'élèvent, doucement, qui retombent, qui reprenne leur ascention vers ce plafond noir. Peu à peu, dans le ciel de ma nuit, les luminaires s'accrochent, là-haut, tout là-haut, pour ne jamais redescendre, plus jamais - oh non ! - ils ne sont plus qu'imaginaire, pensée, battements de mon propre coeur, images dans ma tête, visages, visages aimés qui flottent sur ma vie, solitudes, belles, incroyables solitudes, et la douleur peu à peu se fait belle, douce, belle, magnifique, somptueuse, elle brille de nouveau, elle brille, brille ! Elle est là haut cette fois, dans ce ciel sous lequel je marche toujours, elle est là-haut, je ne peux plus la toucher, l'étoile, l'étoile, belle, si belle, je ne peux plus la serrer, la serrer fort comme avant, elle est inaccessible, mais au moins, maintenant, là-haut, accrochée dans ce ciel sous lequel j'aime rêver toujours, au moins, maintenant, maintenant, elle est là pour toujours. Je ne peux plus la toucher, mais elle est devenue immortelle. Jamais elle ne quittera mon ciel. Jamais elle ne me quittera. Elle fait partie de moi pour toujours. Toujours. Toujours. Toujours. Hallelujah...

Souchon...
Voilà une chanson qui s'appelle l'amour il faut être deux, enfin, c'est pas le titre exact, m'enfin, ça veut dire ça...
La route. L'été. Il fait chaud... chaud ! On roule le long d'un grand lac. La montagne, la montagne tout autour. Cascades. C'est beau. Les sapins. L'autoroute au milieu de tout ça, l'autoroute qui creuse un sillon de modernité, de pollution, il faut chaud. Trop chaud. Fenêtre ouverte, bol d'air, odeur de pots d'échapement, vu sur le lac, la montagne, la roche grise et les sapins, la nature, la route.
Et Souchon.
Sam. L'amour, il faut être deux. Alors, les autres, quelle importance. La pensée subite d'un tiers dans tout ça, qui débarque, qui fout tout en l'air.
Quand elle enlevait sa main de ma main, ses yeux d'mes yeux, ça m'faisait souffrir...
Et puis tout à coup, le coeur qui se fend, non jamais ça, jamais, le coeur qui déborde de tendresse, tout à coup. L'amour. Douceur, force cruellement douce du sentiment. L'amour, oui vraiment.
Cette chanson...

Et puis, Red Cardell. Le sable. Morceau d'accordéon. J'aime l'accordéon. Triste, l'accordéon. Mais triste à vous faire relever la tête.
Concert là-bas, théâtre Max Jacob. Red Cardell sur scène. On se laisse aller à la musique, on flotte, on est la musique. Doucement. On se balance même un peu. On ferme les yeux. Un garçon, un peu plus à gauche. Un regard ? Je ne sais plus. Instant, simple instant. Les musiciens sur scène.
Tombé dans un regard...
Oublier. On est là pour ça. Oublier.
La douleur devient belle sous la musique. La douleur devient douce, on voudrait en pleurer. Il ne reviendra pas. On le veut et on ne le veut pas, mais on ne sait plus. Juste qu'on a mal et que c'est comme ça. Et que ça devient doux, le mal, la solitude, dans une salle de concert. En concert, la solitude est partout. La solitude est sur scène, dans les yeux du musicien, la solitude est dans chaque battement de mon coeur qui voudrait s'endormir sur n'importe quelle épaule, la solitude est sur le visage de chacun qui est là, debout, et qui écoute.
Oublier...
Et puis c'est au lycée, le concert. Hurlement sur scène, hurlement fragile, on dirait que tout va éclater. On sent, on voit, on entend la solitude partout. Et tous ces gens autour. Toutes ces têtes. Je les connais presque toutes. J'ai parlé à beaucoup. Beaucoup plus que je ne le croyais. Quelques sourires, regards, paroles, bises. On est là, tous ensemble. Et puis là, on écoute. Les yeux sur le musicien, son visage caché derrière ses cheveux, le musicien, son cri, ce cri-là. Les yeux ? Oui, ils sont là, au dessous, oui, on les voit. On y tombe et on s'y noie, encore, toujours, c'est ainsi.
Et tout à coup, la solitude est partout. Partout à la fois. Concert, musique, et la solitude est partout. On est tous là, tous ensemble, jamais aussi entourée que je suis, moi, tous ces gens, ces visages, ces cadavres d'amitiés, et puis ces autres, fantômes d'amitiés avortées, ceux que j'ai aimés et ceux que j'aurais tant aimé aimer, ou même ceux-là, les échanges entre deux portes, dans un couloir, bonjour, comme ça, trois mots, qu'on connait, qu'on aime bien, juste comme ça... On est là. Tous réunis autour de la scène. Tous ensemble. Et tout à coup, la solitude du musicien, la solitude de la musique qui est partout. Qui s'envole et qui se pose sur nous. Et tout à coup, on est tout seuls, tous ensemble.
Tendresse pour ces gens. Tous. Que je connais, que je ne connais pas, que j'ai aimés ou pas, que j'ai haïs ou non. Tendresse, je les aimes, tous aussi seuls que moi, que nous, tout seuls, tous ensemble. Sourires échangés. Ils ne savent pas, mais sur l'instant, dans la musique, je les aime. Le coeur qui éclate encore.
Tout venait de la scène. Et tout à coup c'est ça, on ressent la solitude, non seulement la sienne propre, mais alors, celle du musicien aussi, et alors, alors, celle de chacun. On voit celle là en plus de la notre et du coup on découvre celle de chacun. Et qu'on est tout seuls, tous ensemble...

...

C'est drôle ce que disent nos propres mots parfois, quand on les laisse filer.
J'avais des choses à dire pourtant, moi, moi-même et pas seulement mes mots.
Ils me font peur quand ils m'échappent, comme ça.
M'enfin.
Laissons-leur la parole de temps en temps, ça fait p'têt pas d'mal.
J'me sentais bien tout à l'heure, en commençant à écrire ce post. Je sais pas, bonne humeur.
Le film de la soirée a changé les choses.
Amadeus.
Comment ne pas se laisser emporter ^^
Vertige, alors.
C'est ça, vertige, maintenant.
Raison de plus pour aller me coucher.
Je trouverai bien le temps de dire ce que j'ai, moi, à dire.
Au lieu simplement d'écrire...
Vraiment, parfois je déteste ce blog.
C'est que Barthes a raison (ce cher Roland ! :D) ...
Tout ceci... c'est bien joli... mais là, à l'instant, ça me semble... assez... vain...
Remarquez, si ça veut aller quelque part, je n'ai pas encore trouvé où.

Aaaarf... au moins, pour ces quelques lignes, j'aurais retrouvé la parole...

Aller, bonsoir :)

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